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Полине Виардо - Письма 1859-1861 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич



30 декабря 1859, 6 января 1860 (11, 18 января 1860). Петербург

St. Pêtersbourg,

се 30 dêcembe 1859/11 janvier 1860.

Vous ne m'êcrivez pas bien souvent, chère et bonne Madame Viardot; je le regrette, mais je ne puis vous en vouloir, quand je pense à toutes vos occupations et vos prêoccupations. Je vois qu'on parle de "Fidelio"l et d' "Armide"2 dans les journaux s encore du travail pour vous! - Je m'en rêjouis de tout mon cœur, tout en redoutant un peu la fatigue de ce travail.-- Vous chantez trois fois par semaine... N'est-ce pas trop?3-- Enfin, vous devez le savoir mieux que moi.-- Paulinette est très exacte à me tenir au courant de ce que vous faites - et je lui en suis reconnaissant. Il paraît que vous avez trouvê un peu forte la somme que je lui ai envoyêe pour ses êtrennes: mais comme on m'a Payê mon roman4 qui va paraître - le double du prix auquel 3e m'attendais - j'ai voulu faire profiter Paulinette de ce bênêfice imprêvu.-- Au moins, la voilà dêbarrassêe de toutes ses petites dettes. Je vais vous communiquer un fait qui doit rester entre nous, car il me ferait rougir: j'ai vendu mon roman à l'êditeur du "Messager Russe" de Moscou - 16 000 francs (un volume de 200 pages!) C'est joli, n'est-ce pas? Eh bien! l'êditeur du "Contemporain" d'ici m'en a offert... juste le double, 32 000 francs!! - J'ai naturellement refusê, car l'affaire êtait dêjà conclue - mais pendant un grand quart d'heure il n'a pas voulu reprendre l'argent qu'il avait dêposê sur ma table5.-- Cela ne prouve, bien entendu, qu'une seule chose: l'extrême pênurie des produits littêraires dans notre pays - et cela ne peut pas durer.-- Le peu de personnes sachant tenir une plume profite, en attendant, de cette situation peu normale.-- Encore une fois, que cela reste entre nous: je ne voudrais pas avoir l'air de me vanter d'une chose aussi accidentelle.

Je ne suis pas beaucoup sorti tous ces jours-ci; j'ai travaillê à un assez long article sur "Hamlet et D Quichotte"6 - que j'ai promis de lire dans une dizaine de jours - de lire publiquement - devant un auditoire de 500 personnes payantes! - C'est effrayant - et je vais, moi aussi, goûter des êmotions peu agrêables d'un premier dêbut.-- Je n'ai pas pu me refuser à cette corvêe, car cette lecture se fait avec un but de bienfaisance.-- Nous avons fondê l'annêe passêe une sociêtê qui a pour objet de venir au secours des savants et des littêrateurs indigents - et cette lecture a êtê organisêe par la sociêtê en question7.-- Je vous traduirai cet article8, où le beau rôle est donnê à D(on) Quichotte (pourvu que je ne fasse pas fiasco)9.-- L'êtat de mon larynx m'inquiète un peu: je n'ai pas encore toute ma voix (et vous savez ce que c'est que toute ma voix!) - et je tousse beaucoup, dès que je suis à l'air.-- Mon docteur me conseille de quitter Pêtersbourg dès qu'il me sera possible de le faire - et il est probable que je n'attendrai pas le mois de mai et l'ouverture de la navigation pour me mettre en route.-- Où serez-vous vers la fin d'avril, nouveau style? Toujours encore à Paris - ou peut-être dêjà à Courtavenel pour y voir fleurir "la neige des pommiers", Ce fragment d'une romance de Gounod que vous avez peut-être oubliêe me fait penser à lui et à sa chanson bulgare. L'avez-vous entendue - le voyez-vous?10 Et que fait Berlioz? Pour celui-là, je m'imagine que vous devez le voir bien souvent11. Je l'ai pris en affection depuis que je sais que vous l'aimez.

Ce 6/18 janvier 1860.

Il vient de se passer une semaine - j'ai êtê très occupê.-- Une lecture publique n'est pas chose facile à organiser.-- Cette lecture une fois faite, je pars pour Moscou où je reste une quinzaine de jours - l'affaire de publier mon roman et je retourne12.-- Je viens d'êcrire une lettre à Viardot13, dans laquelle je lui envoie les 1000 francs dont je lui avais parlê tout en lui demandant pardon du retard que j'y ai mis.-- Chère Madame Viardot, promettez-moi de prendre une plume dès que vous aurez reèu ma lettre et de m'êcrire deux mots.-- Il s'est passê trop de temps depuis que j'ai vu votre chère êcriture. Bitte, Bitte, seien Sie mir gut und gnädig! J'embrasse les chères petites et vous serre la main de tout mon cœur.-- Gott erhalte und segne Sie! Sie vissen fur wen ist die Liebe.

Ihr J. T.

P.S. Je vous êcrirai avant mon dêpart le rêsultat de ma "first appearance before the public".

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