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Полине Виардо - Письма 1859-1861 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич



16(28) сентября 1859. Петербург

St. Pêtersbourg,

ce 16/28 septembre 59.

Chère et bonne Madame Viardot, je suis arrivê hier après un voyage des plus fatigants1. On m'avait dêconseillê de prendre la voie de mer, vu l'êquinoxe...2 mais j'ai êtê beaucoup plus ballottê et plus êreintê dans le trajet de Kowno à Pskoff (où j'ai trouvê le chemin de fer) que pendant la plus furieuse tempête.-- J'ai vu avec une satisfaction mêlêe d'envie et de dêpit que l'on travaille ênergiquement au chemin de fer qui nous reliera à l'Europe3; dès le printemps prochain, il n'y aura plus qu'un tout petit trajet en voiture. J'aurais êtê un des derniers patients. Et ce que cela m'a coûtê! Enfin, n'en parlons plus, puisque me voici sain et sauf à Pêtersbourg.

Je repars aujourd'hui même pour Moscou, où je ne m'arrêterai qu'une couple d'heures, et de là pour Spass-koïê.-- Le temps est pluvieux et doux, ce qui nous promet beaucoup de bêcasses.-- Puis, dès le 1/13 octobre, j'accroche mon fusil à un clou, je prends ma plume et j'abattrai de la besogne en diable pendant 6 semaines4.-- Je compte pour me soutenir dans mon travail--non pas sur votre souvenir et celui de tous mes amis de Courtavenel - il m'est toujours prêsent - mais sur quelques bonnes lettres qui me viendront de temps en temps.-- N'est-ce pas que je puis y compter? Je vous en conjure, ne m'oubliez pas.

Et à propos de lettres, que devient la grande lettre destinêe à Paulinette?5 Pour le moment je me contente de l'embrasser, mais elle ne perdra pas pour avoir attendu.-- Cette lettre doit lui faire l'effet d'un rivage sombre, "looming in the distant mist..."6 Mais qu'elle relise la fable des bâtons flottants7 - et elle se tranquillisera.-- Je vous êcris à la rue de Douai, car je suppose que vous y serez retournêe au moment de l'arrivêe de cette lettre.-- J'ai êtê un âne de ne pas vous avoir demandê à Courtavenel de repasser sur le piano la partition d' "Orphêe", dont je ne connais que des fragments8.

J'ai revu la comtesse de Lambert; elle est toujours bonne et charmante. Mais elle souffre bien, la pauvre femme.

Je vous êcrirai dès mon arrivêe à Spasskoïê,-- excusez le dêcousu de cette lettre, je suis très affairê. Mille bonnes choses à tout le monde et un shakehands bien cordial à vos lieben Hände.

Votre

J. Tourguêneff.

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