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Полине Виардо - Письма 1862-1864 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич



18(30) ноября 1863. Париж

Paris,

rue de Rivoli, 210,

ce 30 nov. 1863.

Lundi.

Chère Madame Viardot, j'ai enfin reèu ce malheureux argent1.-- La stupidité de mon brave ami Feth, qui, au lieu de me l'envoyer sur-le-champ - se demandait toujours: comment l'envoyer: sur Francfort ou sur Paris? m'a fait perdre 1600 (1620) francs - sur 14000, car pendant ses hésitations il {Далее зачеркнуто: y а} s'est produit une crise financière à Pétersbourg et le change est tombé de 397 fr. pour 100 roub. à 347.-- Rien que cela.-- Ce n'est pas gai - mais enfin me voilà hors de trouble: cela n'a pas été sans peine. Il faudra prendre des mesures pour que de pareilles bêtises ne se renouvellent plus. Les lenteurs de mon oncle y sont pour beaucoup - mais vous imaginez-vous Feth gardant cet argent pendant cinq semaines - et finissant par me l'envoyer à trois mois de date et par un banquier de Moscou, parfaitement inconnu? Et tout cela parce que - comme il me l'écrit: "Comment envoyer à Bade une traite sur Paris? Il faudrait donc vous obliger de faire le voyage de Paris? - Et à Francfort on vous aurait payé en florins, ce qui vous aurait gêné?"2 Voilà où l'on en est en Russie!

Pour que le plaisir soit complet, mon rhume est devenu une grippe. Je vais mieux aujourd'hui, mais je ne pourrai sortir que demain! - Voici donc trois jours complètement perdus - et mon arrivée à Bade retardée d'autant.-- Vous dire combien cela m'est agréable - est, je crois, superflu,-- Si le diable ne s'en mêle, je quitterai ce charmant Paris jeudi matin pour arriver à 10 heures du soir à Bade.-- Je n'ai pu voir qui que ce soit - ni les Tourguéneff ni Mme Delessert ni Mme Duloup; la visite à l'ambassadeur3, etc. tout cela est remis.-- Les princes Troubetzkoï et Orloff sont venus me voir: ils sont revenus de Bellefontaine et installés rue de Clichy.-- Le bon Pomey a passé la soirée d'hier avec moi.-- Je dois vous avouer que je suis d'une humeur de chien (de Pégase) - et que je dis toutes sortes d'impertinences à Paris et à mon misérable corps, toujours enchanté d'accrocher quelque vilenie.

Enfin, Dieu merci, vous et les vôtres - vous vous portez bien - c'est là une immense consolation.-- Embrassez de ma part les enfants.-- Je vous serre la main bien fortement, je salue Viardot et ne serai content que quand je me trouverai marchant sur la petite route à la hauteur de l'allée Hans4.

Votre J. Tourguéneff.

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