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Полине Виардо - Письма 1862-1864 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич



10--13 (22--25) февраля 1864. Петербург

No 18

St. Pétersbourg.

Hôtel de France.

Lundi, 10/22 février 1864.

Pas de lettre encore aujourd'hui, chère Madame Viardot! J'espérais pourtant bien en avoir une.-- Patience!

Mardi soir.-- La poste n'a rien apporté aujourd'hui.-- Voici une semaine juste que je n'ai pas de lettre.-- Dans d'autres circonstances je ne m'en serais pas inquiété: mais maintenant toutes sortes d'idées biscornues me trottent par la tête.-- Je suis sûr que l'explication de ce silence sera toute naturelle - ne fût-ce que celle d'une lettre perdue... pourtant... Pourtant je ne puis rien écrire - et je vais me mettre à attendre la soirée de demain.

Mercredi, 12124 fév. 4 heures. Quel bonheur! Je reèois à l'instant même votre chère lettre de Bade... Je suis bien heureux et vous remercie un million de fois.

Jeudi matin.-- Je suis bien content {Далее зачеркнуто: que} de vous savoir de retour à Bade, entourée de tout votre petit monde.-- Vous allez maintenant travailler au texte allemand d'"Orphée".-- On va peut-être le donner en ma présence dans quinze jours à Carlsruhe.-- A propos d'"Orphée", le Gd duc de Weimar est très gentil - et je le gratifie de mon estime1. Ne m'écrivez plus à Pétersbourg - écrivez-moi poste restante à Dresde2.-- Il est fort possible que je ne m'arrêterai pas du tout à Berlin.-- Dimanche en huit, à 3 1/2 h. Silence! Silence3!

Je vous ai envoyé ma photographie plutôt comme caricature que photographie. Je ne sais pas ce que j'ai fait au soleil, mais il me traite constamment fort mal. Il ne faut pas que vous vous imaginiez que je suis malade: au contraire, je me sens fort bien et l'on me trouve une mine superbe.-- Je vous rapporterai une grande photographie de moi, qu'on a faite ici il y a deux ans et qui est belle4. Imaginez-vous que je vais très probablement lire en public lundi prochain mes "Fantômes"! Cela a été, on peut le dire, improvisé par le président de la société de secours aux gens de lettres pauvres5.-- Je suis membre de cette société et il m'a été impossible de refuser. Je m'attends à un fiasco - ce n'est pas une de ces choses qu'on puisse lire devant un public nombreux, à la lueur d'une foule de bougies, etc. Il y aura des chut! de la part d'une partie de la jeunesse, qui ne m'a pas pardonné mon dernier roman6 - et le Président m'a avoué qu'il spéculait un peu là-dessus pour attirer du monde.-- Enfin! le mal ne sera pas très grand et je tâcherai de lire vite pour que le public n'ait pas le temps de s'impatienter.-- D'un autre côté, il faut lire distinctement et avec expression...

Je vous écrirai et surtout je vous raconterai le résultat.

On me fait une autre proposition que je n'accepterai pas.-- Le sénateur Milutine, que vous connaissez, et qui est chargé par l'Empereur d'introduire en Pologne les mêmes réformes (l'émancipation des paysans avec droit sur leurs terres, etc.) que celles qu'on a réalisées en Russie, m'a demandé d'aller avec lui en Pologne et d'y rester quelques jours pour y assister aux premiers commencements de cette grande mesure7.-- C'est plus qu'intéressant, c'est de l'histoire - mais j'ai refusé pour beaucoup de raisons, que je n'ai pas besoin de vous énumérer, et dont la principale est que je veux être à Bade le 5 ou 6 mars.-- N'est-ce pas que j'ai bien fait?

A bientôt. Mille amitiés à tout le monde. Je vous serre bien fortement les deux mains.

Der Ihrige J. T.

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