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Полине Виардо - Письма (Апрель 1864-декабрь 1865) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич5 (17) апреля 1864. Париж No 16 Hourra! Vive la république! Vive Dieu! C'est fini enfinl Ouf! bravo! bravo surtout! Voilà tout ce que je puis dire. Dimanche le 17 avril 1864, à 8 h. 35 m. du matin! Je cours chez Pomey lui porter le bienheureux télégramme... Quand je vous disais que c'était un garèon1. Du reste, vous le disiez aussi. Vive la république! 10 h 1/2. J'ai trouvé ce gros épicurien dans son lit, je l'ai réveillé brutalement et vous pouvez vous imaginer qu'il n'en a pas été fâché. Ü s'est levé pour vous écrire, et moi j'ai expédié un télégramme à la grand'maman, et rentré à la maison, j'y ai trouvé une bonne et charmante lettre de cette même grand'maman. Quant au jeune Héritte, qui, j'en suis sûr, a déjà dit ou fait comprendre une foule de choses spirituelles, il a tenu à être un Sonntagskind, sachant bien l'idée de bonheur et de succès qu'on y attache, avec raison, en Allemagne2. Maintenant il faut surtout bien se reposer, ne faire aucune imprudence, dormir enfin des 10 heures de suite; et puis, quand les forces seront tout à fait revenues - ma foi! on pincera une petite polka avec son vieil ami et parrain! Du reste, avec les soins qui entourent Louise, avec le bon docteur Frisson, tout marchera comme sur des roulettes. J'espère avoir demain quelques détails sur le grand événement, qui, à en juger d'après votre lettre d'aujourd'hui, est venu assez subitement; - j'espère aussi connaître le nom du jeune homme, car enfin ce ne sera pas Catherine s! (à propos de cela, j'écris aujourd'hui même à Beliefontaine, où la réjouissance sera certainement très grande)4. Je remercie infiniment le bon Viardot de son obligeance: il me tire d'un assez grand embarras5. Votre description du concert d'avant-hier et de tout ce qui s'en est suivi m'a fait le plus grand plaisir; j'avoue pourtant que tout en restant enchanté d'entendre "La Symphonie héroïque", telle que le maître l'avait pensée - j'aurais surtout été bien aise de voir le moment où l'on vous a offert cette couronne et d'entendre tous ces applaudissements6. Je ne saurais vous dire combien je suis ravi de l'idée de vous entendre dans "Le Prophète", et surtout dans "Norma", que je ne vous ai entendu chanter depuis Pétersbourg, bien, bien longtemps7. Quant au "Joseph" de Méhul8, c'est impossible: je partirai d'ici au moment où on le jouera, c.-à.-d. mercredi à 8 h. du soir et j'arriverai le lendemain matin, si Dios quiere, dans ce cher et bien-aimé Bade. Je vous rapporterai tout ce que vous demandez, très exactement. Je vous vois assise près du petit berceau; ah! que les premiers cris d'un enfant doivent être doux à l'oreille d'une mère! N'est-ce pas, chère filleule? Je vous embrasse tousj sans exception - et vous dis, à bientôt - au revoir! Der Ihrige J. T. |
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