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Полине Виардо - Письма (1866-июнь 1867) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич26 февраля (10 марта) 1867. Петербург No 1 (de Russie) S-t Pétersbourg. Dimanche, 10 mars/26 février 1867. Rue Karavannaïa, 14. Chère et bonne Madame Viardot, theuerste Freundinn, einziges, angebetetes Wesen, me voici donc à Pétersbourg - fort bien installé dans une bonne chambre bien commode chez le vieux papa Botkine, que j'ai trouvé un peu vieilli et grisonnant. Mon piedx qui prenait une fort mauvaise mine avant-hier - lorsque je vous écrivais au crayon entre Königsberg et Elbing1 - va mieux - l'inflammation a disparu à peu près - et j'espère que deux ou trois jours de repos absolu le remettront dans l'état où il était à Berlin.-- J'ai eu un peu à souffrir à la frontière et à la douane - car il a fallu sortir du wagon, marcher, etc.,-- mais pourtant cela n'a pas été bien terrible et il ne faut pas que vous ayez la moindre appréhension. Je vous promets d'écrire tous les jours2. Annenkoff est venu me voir - comme de raison - sa femme a été gravement malade - elle a eu aussi une péritonite comme Jeanne - mais elle commence à aller mieux.-- Mon intendant est ici et je le verrai {Далее зачеркнуто: demain} aujourd'hui même3. Il paraît que mon oncle est toujours aussi toqué et ma présence à Spasskoïé est indispensable4. J'écris à Katkoff à Moscou pour savoir si je dois me rendre immédiatement à Moscou, ou plutôt s'il faut que je m'y arrête avant d'aller à la campagne - ou vice versa.-- La première lecture est fixée pour ce soir5. Dans tous les cas je reste ici 5 à 6 jours et vous pouvez me répondre encore ici à cette lettre.-- J'ai envoyé hier soir un télégramme avec réponse - et j'espère bien l'avoir aujourd'hui... Ici - et depuis la frontière - nous sommes en plein hiver - blanc et froid - la neige partout - des traîneaux etc. etc. Je commence à revenir un peu à moi - ou plutôt - à revenir sur l'eau.-- Ich kann Ihnen nicht sagen, wie unendlich traurig ich war. Dièse Tage in Berlin - dieses plötzliche, herrliche Wiedersehen - das ailes,-- und dann dièse herbe Trennung - das ist wirklich etwas zu viel fur mich gewesen - und ich bin unter der Last der unvergesslichen Eindrücke förmlich zusammengebrochen - wie es mir noch nie geschehen ist. Ach - meine Gefühle fur Sie - sind zu gross und zu mächtig. Ich kann nicht mehr - ich kann nicht weit von Ihnen leben,-- ich muss Ihre liebe Nähe fühlen, geniessen - der Tag, wo mir Ihre Augen nicht geleuchtet haben - ist ein verlorener... Aber genug - genug - sonst werd'ich nicht meiner mächtig... J'ai pensé beaucoup à vous hier soir, tout en causant avec mes deux bons vieux - vous étiez chez Pietsch - et je m'imaginais vous entendre chanter le "Rgthsel" etc. etc. (à propos, je commence à pouvoir fredonner le "Räthsel")6. Vous avez dû faire des ravages... J'espère que vous me donnerez des détails - quant à la soirée chez la Reine - la lettre qui en parle est en route - n'est-ce pas? J'ai hâte de finir pour que la lettre parte encore aujourd'hui.-- J'embrasse Didie, je dis mille choses aimables à Désirée, à sa mère, à ce bon Mr Halpert, qui est venu me reconduire au chemin de fer - et je me prosterne avec un indicible attendrissement à vos pieds chéris. Soyez bénie mille fois ... (Enfermez-vous bien chaque soir.) - Soyez heureuse et bien portante! Der Ihrige J. T. |
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